Un coup en plein coeur
J'avais le souffle coupé. Au sens propre et figuré. J'étais assise sur la troisième marche de l'escalier qui menait au sous-sol. Mes yeux gonflés de larmes plongés dans les yeux remplis de rage de mon fils d'amour. Il venait de me donner un uppercut dans le sternum. Je ne pouvais pas croire qu'à six ans un enfant avait cette force de frappe. Et ce culot!
Depuis toujours, lui et moi, on galérait! Pourtant, il était mon cinquième. J'en connaissais un bail sur les enfants. J'étais l’experte de mes enfants mais avec lui, j'étais dépassé. Ce samedi matin de mars, j'avais froid dans le dos, mais pas à cause de la météo. J'avais si froid que j’ai pris mon petit bonhomme contre mon cœur pour me réchauffer, pour nous réchauffer. À l'oreille, je lui ai murmuré : « C'était la dernière fois. Nous allons trouver des solutions. Tu n'as pas à te sentir mal au point de frapper ta maman! Je t'aime beaucoup trop pour qu'on revive ça. »
La rentrée en prématernelle avait mis la lumière sur plusieurs problématiques. Son angoisse criante, son hypersensibilité envahissante, sa rigidité paralysante et sa dyssomnie épuisante nous rendaient la vie extrêmement difficile. Lui, ça l’enfermait dans une cellule de verre un peu plus chaque jour. On avait consulté en 3 ans. Médecin, psychologue, pédopsychiatre… Personne n'arrivait à trouver la façon de le libérer.
Ce jour de printemps a été le dernier où il a pris sa médication pour l'attention, pour calmer son anxiété, pour l'aider à dormir. Il m'a fallu ce coup de poing pour me rendre à l’évidence que ça ne fonctionnait pas. Même si nous ne dormions jamais plus de 20 minutes à la fois nuit après nuit, ce coup de poing nous a réveillé tous les deux.
C'est assis là que j'ai pris la décision de cesser d’engourdir les symptômes de mon fils et que j'ai choisi de changer notre vie. La maman qui s'est couchée ce soir-là ne s'est plus jamais levée. Je suis une maman 2.0. Une maman que j'aime enfin, qui est heureuse et qui voit ses enfants évoluer dans une atmosphère aimante, empathique, positive, bienveillante. La maman que mes enfants méritent d'avoir.
Texte par Cindy Larouche Collaboration spéciale – Team J
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La dépendance… un sujet si important à discuter avec nos jeunes. Dans ce balado, j’ai décidé de traiter de ce sujet avec une invité toute spéciale; Anne Elizabeth Lapointe, la directrice générale de la Fondation Jean Lapointe.