Santé ou sécurité?
Bon. D’entrée de jeu, vous savez que je suis une personne qui déteste la bisbille, mais je dois vous avouer qu’une conversation récente avec une amie m’a laissée perplexe. Je choisis de vous en parler, car j’aimerais avoir votre avis sur le sujet.
En fait, afin de mettre la table, j’ai l’impression que dans les dernières semaines, on a un peu perdu notre esprit GBS – vous savez, le gros bon sens? Je comprends que nous vivons dans un temps incertain, que la vie est loin d’être la normalité que l’on connaissait il y a quelques années, mais je vois des choses se produire et certaines d’entre elles me rendent mal à l’aise. Je dirais même qu’elles me font peur.
Oui, il y a de nombreuses nouvelles consignes à suivre, mais il y a aussi le GBS (gros bon sens), qui, à mon avis, ne doit pas être totalement écarté.
Cela m’amène à vous raconter une histoire qui m’a fait questionner un peu la société que nous sommes en train de devenir.
Tranche de vie d’une mère
Tous les jours, ses enfants se rendent à l’arrêt d’autobus pour aller à l’école. Un jour la semaine passée, son plus vieux (10 ans) oublie son masque à la maison. Lorsqu’il s’en rend compte, il est trop tard. Alors qu’il se prépare à demander au chauffeur si ce dernier aurait un masque pour lui, le chauffeur lui demande de sortir de l’autobus. Pas de masque = pas de transport à l’école.
L’enfant, stressé par ce qu’il vient d’entendre, commence à chercher dans son sac. Il trouve un masque. Soulagement – il embarque à nouveau dans l’autobus, mais il est tout de même un peu mal à la suite de l’événement qui vient de se passer.
À la fin de la journée, l’enfant raconte l’anecdote à sa mère. De son côté, elle est un peu stupéfaite à l’idée que le chauffeur serait parti en laissant son enfant à l’arrêt, car il n’avait pas son masque. Heureusement elle travaille de la maison, mais qu’en serait-il si elle et son conjoint travaillaient à l’extérieur?
Le jeune aurait fait quoi?
Cogné chez un inconnu?
Elle n’en revenait pas.
J’avoue avoir un petit malaise
Je comprends que le chauffeur suivait les consignes, les règlements. Je comprends qu’une exception pour un pourrait escalader et devenir une exception pour plusieurs. Je lui donne le bénéfice du doute dans l’histoire en me disant que ses intentions étaient à la bonne place. Je ne la juge pas.
Mais je me demande, elle est où la ligne entre suivre à la lettre les consignes et le GBS – gros bon sens.
Ça aurait été une chose si l’enfant se faisait ramasser à la porte, le chauffeur pourrait voir s’il y avait un parent à la maison.
Mais là, à un arrêt. Sans adulte. On laisse un enfant du primaire et on poursuit notre chemin?
Qui assurerait sa sécurité?
J’ai un certain malaise.
Est-ce la peur qui règne?
J’ai comme l’impression que la peur règne et prend le dessus sur tout. Puis c’est normal, ça fait plus de 18 mois qu’on vit dans un monde où les consignes changent continuellement, où l’on a peur de se faire juger, réprimander, de se faire rejeter, qu’on a peur perpétuellement… et j’irais même à dire sans se rendre compte qu’on a peur, car c’est devenu la réalité.
De mon côté, moi, ma peur, c’est que l’on perde notre GBS, notre humanisme et nos valeurs les plus chères.
Vivement la fin de cette pandémie.
Jaime
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