Je n’ai qu’un enfant
Ce que vous vous apprêtez à lire, est une réflexion du genre : je la garde pour moi ou je la partage? Après avoir discuté avec Marie-Claude Larivière, aussi collaboratrice au blogue Je suis une maman, j’ai réalisé que je ne suis pas la seule maman d’enfant unique à avoir ces pensées.
Alors voici :
J’ai ce trait de ma personnalité : j’ai toujours peur de manquer de quelque chose; que ce soit un article dans la pharmacie ou le garde-manger, je n’aime pas la rupture de stock.
C’est fort probablement l’anxiété qui me pousse à toujours avoir tout en double pour me créer un certain sentiment de contrôle. Dans la mesure du possible, je planifie toujours le plan B et presque autant d’autres versions de plan que les 24 autres lettres de l’alphabet!
Par exemple, mon fer plat est un outil essentiel à ma survie, donc, j’en possède trois. En théorie, un seul suffit non? Puis ce sont ces pensées négatives qui apparaissent dans ma tête : « mais s’il brisait…et que j’en avais besoin sur-le-champ ? Et si mon back-up ne fonctionnait pas, car il a été remisé depuis trop d’années ? Et bien j’aurai le numéro trois ! Puis, au pire, ma sœur n’habite pas trop loin ». Vous voyez le genre? Pas besoin de dessiner plus le portrait, je pense.
Voici où je veux en venir.
C’est par un jour d’automne gris qu’une réalité m’a sauté en plein visage : je n’ai qu’un seul enfant. Je suis la maman d’un enfant unique. Je suis la mère d’un seul être humain. Je ne suis pas en train de comparer mon fils à un fer plat, soyez assuré. Aucun enfant ne se remplace par un autre, j’en suis totalement consciente. Mais le vertige m’est venu lorsque j’ai réalisé que s’il arrivait quelque chose de tragique à mon fils, en plus d’avoir à vivre sans la personne que j’aime le plus au monde, je ne serais plus maman. Du jour au lendemain, le rôle le plus important de ma vie serait terminé.
Pourtant, notre choix est fait. Le meilleur pour nous, c’est notre trio, c’est notre équilibre à trois qui nous rend heureux.
Mais si…et c’est là que les pensées négatives de l’anxiété s’invitent dans ma tête.
Comment on fait pour passer d’une famille à un couple?
Comment on s’en sort ?
Comment on fait pour trouver cette motivation à continuer à vivre, à trouver un sens ?
Il me semble que dans toutes les tragédies familiales que j’entends aux nouvelles, les parents disent toujours : je n’avais pas le choix de continuer à vivre, me relever les manches; pour ses frères, ses sœurs… »
Quel serait le moteur qui me pousserait à avancer alors? Je n’en vois pas. Aucun. J’imagine pourtant que la vie finit par t’en donner, du carburant…
Ce n’est pas une réflexion aussi joyeuse, me direz-vous, que : « Qu’est-ce que tu ferais si tu gagnais le million », je vous l’accorde… mais je me pose la question si c’est une pensée commune chez les parents d’enfant unique ? Ou est-ce moi qui ai tendance à voir le pire dans les situations ?
Voilà, je dépose cela ici tout doucement.
Je vous souhaite et me souhaite de vivre toute ma vie, mon rôle préféré, celui de maman, et ce, jusqu’à mon dernier souffle.
Article rédigé par Isabelle George
La dépendance… un sujet si important à discuter avec nos jeunes. Dans ce balado, j’ai décidé de traiter de ce sujet avec une invité toute spéciale; Anne Elizabeth Lapointe, la directrice générale de la Fondation Jean Lapointe.