En attente d’un diagnostic
Je suis la maman de 5 beaux garçons. Jusqu’à la naissance de mon p’tit dernier, tout était plutôt facile. Mes enfants se développaient normalement, sans aucun problème apparent. Mon entourage me disait même à la blague que mes garçons étaient anormalement sages et tranquilles.
Un 5e enfant
Arrive alors notre petit cadeau, notre 5e enfant! Bébé, il n’était pas différent de ses frères. Il se développait normalement, à part un petit retard au niveau du langage. Puis, lorsqu’il a eu deux ans, ses jeux ont commencé à m’intriguer. Étant éducatrice en CPE et enseignante dans le même domaine, je connais bien les différents stades du développement chez les enfants. Or, je trouvais particulier que mon garçon soit capable de faire des casse-têtes de 100 morceaux à un si jeune âge. De plus, il avait appris toutes les lettres de l’alphabet grâce à un jouet électronique reçu à Noël. J’avais aussi remarqué qu’il aimait enligner ses blocs un derrière l’autre plutôt que de faire des constructions. Son éducatrice de l’époque ayant elle-même quelques questionnements au niveau de ses difficultés de langage, nous avons décidé de consulter une orthophoniste au privé. Première hypothèse : Trouble de type dysphasique. Naturellement, ce n’était qu’une hypothèse. On devait attendre que fiston vieillisse tout en surveillant l’évolution de son développement avant de conclure quoi que ce soit.
L’entrée au CPE
Mon fils a alors 3 ans et d’autres difficultés sont observées au niveau de ses comportements. Le CPE est un endroit beaucoup plus bruyant que le milieu familial qu’il fréquentait auparavant et il est maintenant entouré de plusieurs amis de son âge. Or, mon garçon est facilement distrait par les bruits, ce qui peut le rendre fébrile ou excité. Dans notre jargon d’éducatrices, on dit qu’il a tendance à se désorganiser lorsqu’il y a beaucoup d’action autour de lui. De plus, on constate que mon fils n’a pas beaucoup d’intérêts envers les autres enfants. Il préfère jouer seul ou avec des adultes. Commence alors un dur combat entre mon cœur de mère et ma tête d’éducatrice : est-ce que mon fils serait autiste?!
Du déni et des doutes
La mère en moi se réfugie dans le déni, car l’autisme est un diagnostic qui fait peur! Lorsqu’une mère dit à une autre que son fils est hyperactif, il n’y a pas tant de réactions. C’est plutôt banal ou commun comme problème. Or, lorsque je dis à quelqu’un que mon fils est probablement autiste, je ressens immédiatement un malaise, puis de la sympathie. Moi qui étais si chanceuse d’avoir des enfants faciles et en pleine santé, je viens tout à coup de frapper un mur : mon petit dernier, le bébé de la famille, est peut-être autiste. Je redoute l’évaluation officielle qui viendra un jour confirmer le diagnostic et en tant que mère, j’espère encore qu’il y aura une autre explication aux comportements atypiques de mon fils. Le délai d’attente est interminable dans le secteur public, mais d’une certaine façon, je ne suis pas pressée qu’on lui mette une étiquette au-dessus de la tête. Ça viendra assez vite…
Vivre dans l’attente
Puis, une autre partie de moi, celle qui est teintée de mon expérience d’éducatrice et d’enseignante, pense que mon fils est bel et bien autiste et j’ai hâte qu’il reçoive son diagnostic afin qu’il puisse avoir accès à l’aide professionnelle dont il aura besoin pour son entrée à l’école. Parfois je me demande si j’aurais dû payer le gros prix pour qu’il soit évalué plus rapidement au privé. Vivre dans l’attente d’un diagnostic probable est parfois plus difficile à supporter que le diagnostic lui-même, car on garde toujours l’espoir que notre enfant n’est pas atteint d’un trouble, mais plutôt d’un simple retard. On ne veut pas qu’il soit ridiculisé ou rejeté par les autres enfants. J’ai souvent pleuré, que ce soit au travail, à la maison ou dans ma voiture, en imaginant un neuropsychologue prononcer officiellement le diagnostic d’autisme de mon fils. Grâce au soutien de ma famille et de mes amis, j’ai séché mes larmes et je me suis concentrée sur tout le positif que ce petit bonhomme apporte dans notre vie. Ce 5e enfant qu’on s’est offert en cadeau il y a maintenant 5 ans représente beaucoup plus qu’un simple diagnostic à nos yeux! Il est un petit bonheur sur deux pattes, une machine à câlins, un être en devenir, brillant et unique! Il n’est pas comme les autres et c’est tant mieux! Je ne verrais plus ma vie sans lui. Nous l’aimons de tout notre cœur et peu importe ses besoins, nous serons toujours là pour lui tenir la main!
Article par Anne-Marie Bourgeois Blogueuse famille – Team J
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