Tes blessures d’enfance affectent ton corps d’aujourd’hui
L’autre jour, ma fille de 6 ans s’est prise pour un oiseau et a sauté d’un toit.
6 semaines plus tard, sa fracture au pied étant guérie, on a pu lui enlever son plâtre.
Mon chum était fier de dire au médecin que la maman de cet oiseau était physio et qu’elle allait se charger de sa réadaptation.
Le médecin lui a dit que ce n’était pas nécessaire à cet âge… que ça allait guérir tout seul.
Effectivement, son corps neuf aura beaucoup d’espace pour compenser les séquelles de cette blessure sans trop de symptômes dérangeants. Pour l’instant.
Au fil de sa vie, elle accumulera les pépins et remplira tranquillement son vase.
Et rares sont les vases qui ne finiront pas par déborder.
Mes clientes sont souvent surprises de réaliser que la source de leurs inconforts pelviens date d’avant leur grossesse. On doit adresser les événements du passé un après l’autre pour retrouver du confort. Une vraie job de détective ! C’est tellement tripant !
Aujourd’hui, je te propose d’apprendre à comprendre la réaction du corps face à une blessure pour éviter les débordements : douleurs chroniques, inconforts, points entre les omoplates, maux de tête, incontinence, descentes d’organes, sciatique et alouette.
C’est parti !
Dans la nature, un animal blessé restera caché jusqu’à sa guérison. S’il sortait en boitant, il se ferait manger !
Notre corps aura lui aussi ce réflexe. La région irritée sera donc inhibée en profondeur.
On se créera ensuite un plâtre naturel en spasmant nos gros muscles superficiels pour limiter les mouvements. Allo les points de tension !
Malheureusement, l’humain étant comme il est, il ne se laissera pas souvent l’espace de repos nécessaire à la guérison.
Il prendra des médicaments pour camoufler les symptômes limitants et continuera son quotidien comme il peut.
Résultat ?
Il fonctionnera quand même, mais ses stratégies de mouvement et de posture changeront.
Son cerveau finira par croire que la bonne façon de fonctionner, c’est celle-là.
Ces nouveaux chemins neurologiques deviendront tellement imprégnés que ça prendra beaucoup d’efforts, de temps et d’énergie retrouver pour les bons, mais ça en vaut tellement la peine !
Voici la liste des compensations que ma fille a développées et les séquelles possibles si elle conserve ces stratégies en vieillissant ! Tu vas voir, c’est impressionnant !
En équilibre sur son pied blessé :
Elle affaisse son arche plantaire - Risque de fasciite plantaire.
Elle tourne son genou vers l’intérieur - Risque de problèmes de ménisques ou de syndrome fémoro-patellaire.
Elle tourne sa hanche vers l’intérieur - Risque de pincement à l’aine.
Ça crée une torsion dans son bassin - Risque de sciatique et douleur lombaire.
Elle affaisse son thorax pour le rigidifier - Risque de douleur au cou, mâchoire, épaule et tête.
Pour vrai, je suis fascinée.
Quand j’évalue la posture de mes clientes dans mon programme virtuel de physiothérapie, on observe exactement ces compensations.
Affaissement d’arche qui donne l’impression d’une jambe plus courte, torsion de la hanche et du bassin dans le même sens et torsion/affaissement du thorax dans l’autre sens.
Les muscles qui supportent la fonction de nos organes pelviens et notre squelette seront alors défavorisés.
Mes clientes auront plus de force d’un côté que de l’autre au niveau du ventre et du plancher pelvien et auront des inconforts si elles essaient de faire des exercices.
Veux-tu connaître mes recommandations face à tes blessures de jeunesse ? Décris-moi tes chutes, tes entorses, tes accidents, tes fractures…
Dans le prochain article, je te dirai par où commencer pour retrouver du confort dans ton corps.
Texte par Mélanie Claveau, La physio pas gênée
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