Les carnets d'Alice : 2e mois : Ho boy…
C’est fini l’allaitement! Par une nuit particulièrement difficile, à complémenter ma petite poule au gobelet, mon homme a dit : « on sort le biberon ma belle ? » Plus capable de la voir s’étouffer avec cette méthode, je lâche prise et décide d’arrêter l’allaitement. Pour moi, l’allaitement c’est le rêve, je veux, mais c’est difficile. Au lieu d’un fleuve qui coule à flots, c’est un tout petit ruisseau qui nourrit mon enfant d’où le complément au gobelet. Avec ma plus vieille, j’ai tout essayé pour finalement, sortir le sacré biberon… Avec Alice, je ne voulais pas m’acharner et la sentir affamée et maigrichonne…
Je raconte à ma sage-femme qu’Alice cale ses biberons et évidemment, elle me rassure sur ma décision. Elle me suggère de la peser régulièrement question de bien suivre son évolution. Elle est tellement petite qu’il faut qu’elle prenne du poids. Tous les deux jours, je me rends à la Maison des Naissances afin de s’assurer que la nouvelle méthode est bénéfique. Elle prend du poids, mon homme et moi sommes contents!
Par contre, boire est devenu difficile. Elle se tortille, pleure, crie… La nuit, le jour, pendant et après les boires finalement, tout le temps! Elle vomit aussi! De grandes quantités, pas digérés variant de 30 minutes à 2 heures après le boire. Je me et la change plusieurs fois par jour. Elle ne dort plus, elle doit toujours être dans mes bras et pleure sa vie… on capote! Être sur le dos lui semble super inconfortable. Je passe mes nuits à me promener et à « shaker » le bébé. J’ai 2-3 parcours différents question d’agrémenter ma nuit. Avec l’épuisement, elle s’endort souvent ventre contre mon ventre sur le sofa du salon.
Je fais du portage presque toute la journée (ça adonne bien, car j’en ai justement reçu un par le biais de Jaime!) Je cuisine, je mange, je fais le ménage, le pliage, je joue, je marche, je vais aux toilettes (oui, oui, aux toilettes!) et je dors même en portage!! C’est le seul moyen pour qu’elle soit calme. Rarement on la dépose, car c’est la crise… Elle est toujours toute contractée, pognée comme un ti-pain. Elle gigote bras et jambes pour exprimer son inconfort. Souvent elle régurgite, rote ou pète et là les pleurs se calment… Ça m’attriste de la voir ainsi, qu’est-ce qu’elle a…
Elle pleure en voiture, en poussette, sur le tapis d’éveil, sur la table à langer, dans la chaise vibrante, dans son moïse, dans les bras de toute autre personne excepté ceux de son père et de moi-même. Elle pleure à s’en briser la voix, elle pleure fort, elle pleure à s’en épuiser… Et je pleure presque autant qu’elle par la fatigue, par l’impuissance et par empathie maternelle…
Par un bel après-midi ensoleillé, ma famille maternelle vient nous visiter et je raconte mes péripéties avec la belle Alice. Mes tantes, ma mère et mes cousines n’en reviennent pas de toute cette douleur si jeune. L’une de mes cousines me raconte qu’elle aussi a vécu cette période et elle croit que ma petite Alice fait du reflux. Hein du reflux? My god qu’est-ce que c’est que ça?!
J’en parle avec ma sage-femme et elle me réfère à un médecin qui prend quelques patientes pour les dépanner. J’obtiens un rendez-vous rapidement avec lui et effectivement, le diagnostic tombe, Alice fait du reflux. Il me prescrit un médicament pour calmer les symptômes et un nouveau lait pour voir s’il y aura du changement. En sortant de mon rendez-vous, je passe à la pharmacie et reçois le médicament et le lait. Aussitôt à la maison, je lui donne sa première dose… Espérons que ce sera efficace!
Article rédigé par Marie-Eve Ross
@linstitutrice
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