Adrianna, petite fée des étoiles
Ce 3 mai 2016 était un matin comme tous les autres. Adrianna, ma fille, dansait, jouait, s’occupait de sa petite soeur et mangeait comme à l’habitude. Notre famille vivait le bonheur parfait.
Ce matin-là, comme tous les matins, vers 10 h, nous avons mis Adrianna au lit, avant de lui chanter sa berceuse, comme d’habitude en lui disant que nous l’aimions... Nous l’avons laissée faire sa sieste, comme d’habitude.
Les heures ont passé. Vers 12 h 30, je trouvais étrange qu’elle ne se soit pas encore réveillée pour le dîner. Alors mon coeur de maman a commencé à s’interroger sur ce qui se passait. J’ai pensé au rhume qu’elle couvait et me suis dit qu’elle avait besoin de repos. Après quelques minutes de plus je suis allée à sa chambre, accompagnée de sa petite sœur dans mes bras et mon conjoint pour vérifier son état.
Nous avons ouvert la porte et n’avons vu aucune réaction, malgré le fait que nous avons prononcé son nom. On voyait bien que quelque chose clochait. Mon conjoint et moi nous sommes approchés d’Adrianna tellement lentement; nous avions peur de voir… le pire...
Et là, notre vie a pris fin...
Elle était là. Sans vie. Couchée dans son lit comme nous l’avions installée au départ… mais, les yeux entrouverts. Nous avons tout fait : mon conjoint n’a pas cessé d’effectuer le massage cardiaque jusqu’à l’arrivée des secours. Pendant ce temps, j’étais là, je criais, je pleurais de rage et d’effondrement et je lui hurlais « Adrianna réveille-toi, mon amour... Réveille-toi, tu ne peux pas me laisser! »
Sur le coup de l’adrénaline je croyais que le crier au monde entier pourrait sauver mon bébé… Je suis alors sortie sur mon balcon, en grosse crise de panique, en criant que ma fille était décédée. Je voulais tant qu’on sauve ma Adrianna!
Je voulais qu’on sauve mon enfant...
Les ambulanciers et policiers sont finalement arrivés avec tout leur équipement. Je me mise à paniquer. Je n’étais plus contrôlable. De voir mon bébé sous défibrillateur et de ne voir aucun changement m’a anéantie! Mon sentiment maternel me disait que c’était fini…
Adrianna a été transportée d’urgence à l’hôpital où une dizaine de médecins l’ont prise en charge. Ils ont tenté pendant une heure interminable de la sauver. Je leur exigeais de ne pas lâcher et de continuer; j’espérais un miracle...
Pendant ce temps, toute la famille était là, nous attendions au salon de la famille. Je regardais la porte en espérant voir le médecin venir me voir avec un sourire de soulagement pour me dire que mon enfant était vivante...
Malheureusement après de longues minutes elle arrive pour me parler et me dit : « malgré tous nos efforts… malgré les injections d’adrénaline... son petit coeur a décidé de ne pas repartir… Quand tu seras prête, tu iras lui dire au revoir, nous l’avons installée dans une chambre »
Ces mots, ces phrases m’auront marquée pour le restant de mes jours. Il n’était pas question que je parte sans avoir embrassé ma fille, sans l’avoir touchée, sans lui avoir dit que je l’aimais...
La voir décédée, couchée dans ce lit où elle n’arrivait même pas à la moitié du matelas m’a tuée… La toucher, l’espoir de pouvoir la réchauffer malgré son petit corps si froid et de la voir bouger m’envahissait...
Après un long moment, j’ai dû quitter l’hôpital, car son petit corps partait pour subir une autopsie. Partir sans mon bébé et savoir que je ne la retrouverais pas arrivée à la maison… c’était complètement déchirant. Revoir tous ses jouets, ses vêtements, etc.. Comment réagir à ça?
Finalement, après plusieurs jours interminables le téléphone a sonné. On m’a annoncé que l’autopsie n’avait rien révélé. Conclusion : la mort subite du nourrisson... Adrianna aurait eu 2 ans le 21 juin... oui 2 ans… il n’y avait que 10 % de chance que cela se produise, rendue à cet âge! Et c’est tombé sur mon bébé, sur mon enfant!
J’en veux à la vie. Plus jamais je ne redeviendrai la maman que j’étais… Je suis toujours là physiquement, mais mentalement je ne suis plus là. Je ne fais que survivre, car la vie sans elle, sans Adrianna c’est impossible!
Dites à vos enfants que vous les aimez, car jamais on ne sait quand le bonheur nous est arraché!
Rédigé par la maman d'Adrianna, Alexandra Saulnier
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