Une histoire de jambe cassée
Dans ma famille, on ne se casse jamais rien…à part les orteils. De père en fille (devinez qui), chaque orteil de chaque pied y est passé…ouch! Comme je disais, dans ma famille on ne se casse rien à part les orteils…enfin, on ne se cassait rien jusqu’à cet hiver! En janvier de cette année, l’univers a décidé qu’il était temps que nous comprenions ce que c’était que de subir une fracture et il a décidé de faire passer le message par mon grand de douze ans.
Fiston est en 6e année. Il doit donc sortir dehors avec les autres aux récréations. Qui dit hiver dit glace, qui dit glace dit glisser, qui dit glisser dit tomber…et qui dit tomber cette fois-ci a également dit fracture du tibia.
Pesons cependant sur le bouton « avance rapide » jusqu’au vendredi soir…maman se rend chez papa pour passer prendre son grand amoché en s’imaginant une bonne entorse, mais rien de plus. Il n’y a qu’à regarder le pied qui pend vers le bas quand fiston se lève pour comprendre qu’on ne parle pas du tout d’une entorse. Les choses se bousculent, papa file à l’urgence pédiatrique pendant que maman rentre chez-elle avec petite sœur…La nouvelle tombe en soirée : fracture du tibia entre la cheville et le genou. Mon beau grand bonhomme sera plâtré jusqu’au milieu de la cuisse (de sa jambe dominante, rien de moins). Mon cœur de maman se fracasse, j’ai envie de pleurer, mais rien ne pouvait me préparer à ce que j’allais voir le lendemain à son retour à la maison…vous dire que je me suis sentie coupable (de ne pas avoir insisté pour qu’il aille à l’hôpital plus rapidement, de ne pas avoir été là…) serait bien faible comme expression ! Même sa p’tite sœur a pleuré de le voir pleurer de douleur.
On a passé les deux premières semaines à apprivoiser les béquilles (en hiver, ce n’est pas de tout repos) et à réorganiser la maison autour des besoins de fiston. Ce faisant, nous avons développé quelques trucs et astuces pour survivre à l’hiver en béquilles… ou à toute autre saison!
S’assurer que tout peut se faire sur un étage : Manger, se laver, dormir…tout! Il n’y a rien de pire que de monter et descendre l’escalier en béquilles.
Utiliser son « village » : On dit toujours que ça prend un village pour élever un enfant…eh bien pour gérer un « handicap » temporaire, c’est tout aussi vrai ! Il faut se servir des ressources disponibles à l’école (il y en a), dans nos familles et même nos amis. Notre entourage est notre force!
Le bain à la débarbouillette : La douche n’est plus possible. Le bain non plus. L’idée est d’aider l’enfant à se sentir propre malgré le fait qu’il ou elle ne peut aller tremper directement dans l’eau. Un grand bol d’eau chaude mousseuse et un parfum, c’est ça la solution ! Pendant ses huit semaines de plâtre, fiston rêvait de se laver…il a fallu jouer d’astuces pour éviter le découragement.
Surtout, ne pas traiter l’enfant comme un invalide : Plus vite il reprend certaines habitudes, mieux ce sera. Il se sentira plus autonome et sentira moins que sa vie est différente d’avant.
Je suis heureuse de pouvoir dire que la vie a repris son cours normal depuis la fin mars…à part encore un peu de physiothérapie (afin de régler une légère déviation de la hanche), fiston marche normalement et nous en sommes tous heureux.
Article rédigé par Stéphanie Powers
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