Je n’ai plus peur du 42
Je n’ai plus peur du 42.
Je n’ai plus peur du 42.
Je n’en reviens tout simplement pas. À l’aube de mes 42 ans (j’écris ce texte le 19 novembre, la veille de ma fête), la peur et l’anxiété autour de ce chiffre n’existent plus.
Ça fait 30 ans que ce chiffre me donne mal au cœur. Que ce chiffre m’effraie, me donne la trouille.
Il y a 30 ans, mon père est décédé. Il avait 42 ans.
Personne dans ma classe, en 6e année, n’avait perdu un parent.
Aucun de mes amis n’avait perdu un parent.
Je faisais partie d’une infime minorité d’enfants qui perdaient un parent à un jeune âge.
Mourir à 42, on va se le dire, c’est jeune.
Je n’ai jamais parlé de ce qui suit publiquement – même ma mère n’est pas au courant. Quand elle a eu 42 ans, j’avais la frousse. J’avais si hâte qu’elle ait 43. Qu’elle traverse sa 42e année. J’ai vécu la même chose quand mon frère a eu 42. Et quand mon chum a eu 42, j’ai tellement fait d’anxiété. J’ai pleuré quand il a eu 43.
Bon. Je le sais. Vous devez penser que je suis folle d’avoir autant mis d’importance sur une année précise.
Mais voyez-vous, cette année, j’ai travaillé fort sur moi (d’ailleurs merci Ève-Marie, je n’y serais pas arrivée sans toi) et j’ai réalisé que la petite Jaime, la Jaime qui avait 12 ans portait encore en elle beaucoup de poids, beaucoup de mauvaises pensées, d’incompréhension et surtout des fausses croyances à la suite de son vécu. Je n’avais jamais pris le temps de faire le ménage là-dedans. J’ai toujours été la fille qui fonce, qui persévère, qui avance sur sa route.
Toutefois, cette année, j’ai appris et finalement compris l’importance de faire un ménage dans le passé, l’importance de comprendre le pourquoi de certains comportements, l’importance de faire la paix avec certains traumatismes qui ont lieu dans notre enfance, ou notre adolescence ou lors de nos grossesses.
Si vous saviez le # de AHA moments que j’ai eus cette année à la suite de mois et mois de travail sur moi.
J’en ai fait du chemin.
Pour la toute première fois de ma vie, je n’ai plus peur du 42.
L’histoire de mon père n’est pas mon histoire.
Ce n’est pas parce qu’il est décédé à 42 que je vais mourir à 42 ans. Et si j’ai à mourir dans la prochaine année, bien ce sera la volonté de Dieu et ça n’aura e-rien à avoir avec mon passé.
J’ai enfin fait la paix avec cette peur qui m’habitait.
J’ai enfin fait la paix avec la mortalité.
J’ai enfin fait la paix avec ma personne.
La robe sur la photo de ce texte… je l’ai acheté l’an dernier. Quand je l’ai mise pour l’essayer, je voulais pleurer de honte. Je me trouvais laide. Grosse. Je trouvais qu’on voyait juste mes hanches, mes rondeurs. Je ne m’aimais pas.
Un an plus tard, je suis la même personne, quasi le même poids / même shape que l’an dernier – bon j’ai peut-être de meilleurs abdos mais ça, c’est un détail.
Quand j’ai mis la robe cette semaine, je me trouvais plus légère, plus assumée. Pourtant, je suis la même personne que l’an dernier.
L’anxiété fait encore partie de ma vie (encore plus depuis la pandémie), j’ai encore du chemin à faire et des choses à régler, mais une chose est certaine – je suis sur le bon chemin et je suis si heureuse d’avoir franchi une si grosse étape dans ma vie.
Au lieu d’appréhender l’année à venir, je choisis de la vivre à fond.
Petite Jaime, tu n’as plus besoin d’avoir peur.
Quel beau cadeau d’anniversaire.
Bonne fête à moi.
Article rédigé par Jaime Damak
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