Mission Lafayette : à la conquête d’un nouveau sommet
Je n’ai jamais été une grande sportive. Petite, mes parents me couvaient parce que j’étais une enfant fragile. Souvent malade et hospitalisée pour toutes sortes de trucs, je n’étais pas très forte. Je ne courrais pas vite. Mis à part le ballet, je n’avais aucun talent sportif. En éducation physique, j’étais toujours dans les dernières choisies. Tout le temps. Toujours. Sans blague. Vraiment. Mon constat à l’époque : « Je ne suis pas bonne. Je ne suis pas capable. »
Vers la fin de mon Cégep, une rencontre marquante dans ma vie a un peu changé ma perception de l’activité physique. Dans ce tunnel noir, j’y ai vu une lumière d’espoir. Peut-être que j’étais plus habile que je le pensais…
Les années passèrent et je suis devenue maman. Je ne voulais pas que mes enfants vivent ce que j’avais vécu : je les ai donc inscrits à toutes sortes de cours afin qu’ils aient une base et la capacité de pratiquer plusieurs sports (natation, patin, soccer, ski, danse, football, etc.).
En tant que mère impliquée à l’école de ses enfants, dès les premières années dans le monde scolaire, j’ai dû me dépasser et affronter mes démons du passé. Notre établissement en est un qui privilégie beaucoup l’activité physique et, chaque année, les jeunes vivent une multitude d’activités sportives comme : randonnées, sports d’hiver, olympiades, journées thématiques, vélo, ski, golf, etc. Le point culminant ? Un voyage de fin d’année en 6e année où parents, enfants et enseignants se rendent au mont Lafayette pour un séjour camping et randonnée.
Quand ma fille était au premier cycle, j’espérais (secrètement) qu’une fois rendu en 6e année, le voyage de fin d’année serait devenu autre chose, car je me pensais incapable de réussir un tel défi.
Les années ont passé et voilà que j’étais en mesure de suivre les groupes lors des sorties en montagne. Mise à part la fois où je pensais mourir au Mont Ham (j’y pense et j’hyperventile encore un tout petit peu), j’ai toujours été capable de faire l’activité. Le tunnel devenait de moins en moins noir et je pouvais clairement voir le bout. Chaque réussite m’a apporté une petite dose de confiance et m’a amenée à oser encore plus : cours de danse avec mon mari, cours de Zumba, cours d’atelier musculaire, cours de ski alpin, longue randonnée en vélo avec la famille, etc.
Il y a quelques étés, nous nous sommes réuni quelques familles au parc du coin pour jouer amicalement au softball. J’en ai surpris plusieurs (dont moi-même) quand j’ai réussi à frapper la balle plus d’une fois et qu’elle allait loin.
Avec le recul, j’ai constaté que j’étais en mesure de relever toutes sortes de défis physiques. Je ne suis peut-être pas la meilleure ni la plus expérimentée, mais je suis capable, j’essaie et j’ose. Pour une fille qui, pendant des années, étaient traumatisée et n’osait pas, que demandez de plus ?
Voilà que ma fille est en 6e année et, dimanche, nous partons pour le New Hampshire. Mission Lafayette aura bel et bien lieu et je serai à ses côtés pour l’accompagner dans ce dernier défi avant son passage au secondaire.
Même s’ils annoncent 20 à 30 mm de pluie… nous irons, nous oserons et nous vivrons un séjour marquant et mémorable. Lafayette — watch out, on arrive !
Stressée ? Un peu.
Consciente que ce sera un gros défi ? Oui.
Prête? Oh que oui.
Mentalement, je suis une combattante. Physiquement, je ne suis pas à mon top, mais je vais tout donner. Et peu importe où j’aboutis, peu importe le sommet que je franchirai, je vais être fière de moi, car j’aurai osé sortir de ma zone de confort.
En vous écrivant ces lignes, j’ai déjà l’impression d’avoir franchi le sommet. Le sentiment est indescriptible. Je suis fière de moi, j’ai l’impression d’être un bon exemple pour ma fille et je me sens même privilégiée d’avoir l’occasion de vivre une telle aventure avec elle.
Je suis ENFIN sortie du tunnel. Le paysage devant moi est magnifique. Et les possibilités quant à elles sont infinies.
Yé ! xo
*** Je pense à ça… en tant que parent, c’est incroyable les choses que nous enseignons à nos enfants. En contre partie, leur présence dans nos vies nous fait grandir et pour ma part, grâce à eux- à ce qui m’ont fait vivre et apprendre, je sais que je suis aujourd’hui une meilleure personne.
Laurence nous donne son meilleur truc pour être une maman moins criarde.