Méfie-toi d’elle
Devenir mère c’est grandiose, spectaculaire! Y’a rien de plus extraordinaire que de construire un mini humain, de le porter neuf mois et de le mettre au monde sur cette Terre. C’est tout simplement digne d’un superhéros. Et avec cet exploit, vient un sentiment d’accomplissement immense, intense. On est si fière de nous, on se sent capable de tout. Les commissions à faire, les couches à changer, les nez à moucher, les bébés à consoler, les soupers à préparer, les horaires à planifier, les tonnes et les tonnes de brassées… Pffff, c’est rien tout ça! Tantôt on était une jeune fille calme et paisible, maintenant on est en mode maman proactive. Notre famille attend de nous l’excellence et on la livre! Évidemment qu’on est fatiguée, mais on carbure aux câlins, aux cafés et à l’adrénaline… Ça va bien, quel beau feeling!
Et ça fonctionne pour un bout. On arrive à tout faire, à plaire, à satisfaire. On jongle avec notre vie familiale et notre travail. On marche sur la corde raide de la vie comme des funambules et on contorsionne nos horaires telle une acrobate. Comme au cirque, les gens nous applaudissent et nous acclament. Mais tôt ou tard, on se rend compte qu’on est fatiguée, crevée, à bout. C’est peut-être une question d’hormones ou pas du tout. J’en sais rien et dans le fond, ce n’est pas le point. Ce que je veux dire, c’est que ça peut faire 3 mois, 6 mois ou 6 ans, mais il y a un moment où notre corps ne suit plus. Même si rien n’a vraiment changé, on est comme brisée. Y a quelque chose qui cloche et c’est vraiment un sentiment moche!
Je n’ai pas de réponse à ce phénomène, ni de solution miracle à ce problème, mais une chose est certaine, méfie-toi bien d’Elle! Elle qui s’installe dans ta vie tranquillement, mais qui s’intensifie au fil du temps. Elle qui bouffe ton énergie et qui te rappelle que tu n’as plus 20 ans. Elle qui te ronge, qui t’inquiète. Elle qui finit par occuper toutes tes pensées, à t’obséder. Elle, ce n’est pas une personne, mais bien ta fatigue accumulée!
Depuis des mois ou des années même, tu te démènes. Puis petit à petit, ta dette de sommeil grandi. L’épuisement te guette sournoisement attendant le bon moment pour frapper et tout chambouler. Mais comme un ninja, tu trouves des moyens de l’esquiver à chaque fois. Tu t’adaptes, tu pallies. Tu trouves des nouveaux moyens pour augmenter ton énergie. L’entrainement, les suppléments, les collations et les repas protéinés, toujours plus de café... Mais c’est évident que tout ça n’est que de la fausse énergie, du carburant cheap pour ta voiture amochée. Si tu continues de rouler, elle va te lâcher. Mais as-tu vraiment le choix? Non, ta famille compte sur toi! Alors tu passes en mode illusionniste et tu fais croire à tous, y compris à toi que tout va…
Mais quand Elle est là, bien installée, on ressent des changements dans notre personnalité. On voit bien que notre patience est plus limitée, qu’on pleure et qu’on crie plus souvent qu’avant. On est à fleur de peau, plus stressée. On vit des sentiments désagréables et nouveaux comme l’anxiété. On se rend compte qu’on a de la difficulté à faire le focus, qu’on commence plein de tâches pour ne pas les terminer. On n’en revient pas d’être si fatiguée, mais de faire de l’insomnie. Quelle connerie! On perd la notion du temps, on a des moments d’absence. On voudrait tellement faire plus, mais on a comme perdu la cadence… Longtemps, je pourrais continuer à énumérer, mais je préfère te dire que tout cela c’est en partie à cause d’Elle. Madame la fatigue accumulée est débarquée chez nous avec son chum Monsieur l’épuisement. Et malheureusement, c’est le genre de visite qui colle longtemps!
Mais attends, je vais finir sur une note plus positive en te récitant un bon vieux proverbe : Mieux vaut prévenir que guérir! C’est évident qu’il y a une énorme pression sur nos épaules de mamans. Mais avant de te rendre à l’épuisement, c’est important de prendre le temps. Pas de courir, par de t’entrainer, pas de lire, JUSTE DE DORMIR! Et je sais ce que tu vas me dire : Dormir, quelle perte de temps! Je te comprends tellement, j’ai pensé ça aussi pendant plus d’un an. Dès que les jumeaux étaient couchés, j’avais comme une urgence de tout clancher. Enfin du temps pour commencer des tâches et les terminer! Je me prenais un café (oui, oui vers 19h) et je jubilais en faisait la vaisselle, le ménage, le lavage. Je m’entrainais, je travaillais, j’écrivais… jusqu’à tard. Trop tard! Et un jour, il était vraiment trop tard. J’étais en genre de burn-out. Étant au pied du mur, j’ai commencé à ralentir, à prendre soin de moi autrement et je me suis résignée à dormir!
Alors voici ce que j’ai compris, le sommeil est notre meilleur ami. Il n’est nullement une perte de temps. Au contraire, c’est un investissement d’énergie. Il n’est pas non plus synonyme de paresse ou de défaite. En fait, c’est plutôt l’inverse. Ça demande du courage de lâcher-prise d’ignorer toutes les corvées de notre maisonnée pour choisir de se reposer. Ce n’est pas facile de faire le vide, d’arrêter de penser et de se laisser aller dans les bras de Morphée. Mais on y arrive avec de la pratique et des petits changements dans nos habitudes de vie. Puis on y prend gout, je te le garantis!
Ici depuis quelque temps, je me douche en même temps que les enfants. Ensuite, hop tout le monde en pyjama, y compris moi. Puis je mets ma sonnerie à 21h tous les soirs. Lorsqu’elle sonne, je dois tout arrêter, tout éteindre et aller me coucher. Puis la fin de semaine, les siestes sont devenues sacrées. On ignore tout le ménage, on se couche ensemble et on relaxe. Non seulement ce sont de beaux moments, mais tout le monde a une meilleure humeur. Petit à petit, je vois que je redeviens moi. Et de temps en temps, quand je m’en veux d’être moins productive, j’envoie ma culpabilité dormir elle aussi! Chow bye, bonne nuit!
Texte par Sarah Durand
Blogueuse famille – Team J
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