Le plan d’intervention scolaire – pour qui, par qui et quand!
Ce texte est le premier d’une série qui devrait répondre à toutes vos questions au sujet du plan d’intervention, que votre enfant en ait un ou non. Si vous en avez d’autres, n’hésitez pas à les laisser en commentaires!
Le plan d’intervention… On en entend parler à toutes les sauces, on s’y raccroche comme à une bouée, mais au fond, est-ce qu’on sait vraiment ce que c’est? Et surtout, c’est pour qui ? Dans les prochaines semaines, vous trouverez quelques textes qui, je l’espère, sauront vous guider un peu dans tout ça! C’est parti!
Un plan d’intervention? Pour quoi?
Tout d’abord, un plan d’intervention, c’est en quelque sorte un « mode d’emploi » de votre enfant, dans le sens où toute personne qui prend connaissance du plan d’intervention devrait pouvoir avoir un portrait global de l’enfant – ses forces, ses faiblesses, ses diagnostics (s’il y en a!), ses défis, et surtout, les solutions suggérées pour relever ces défis.
Le plan d’intervention, c’est aussi un contrat qui est signé entre vous, votre enfant, et l’école. Dans ce contrat, vous aurez convenu tous ensemble d’appliquer certaines mesures, certaines pratiques, et comme avec tout bon contrat signé, les parties se doivent de respecter l’entente. Il est donc suggéré de ne pas le signer si on n’est pas sûr d’avoir bien compris tout ce qui y est inscrit!
Un plan d’intervention? Pour qui?
Un plan d’intervention, ça le dit, c’est pour « intervenir » sur quelque chose. S’il n’y a pas de problème ni de préoccupation, il n’y a pas lieu d’y avoir un plan d’intervention.
Ainsi, afin de pouvoir établir un plan d’intervention, on doit faire face à une problématique particulière, à un défi, une difficulté, un handicap… mais pas nécessairement à un diagnostic. Dans le même ordre d’idée, si notre enfant a un diagnostic, il n’aura pas nécessairement besoin d’un plan d’intervention s’il n’a pas de difficulté, de problématique ou de défi!
Un plan d’intervention peut être établi pour toute la durée de la scolarité de notre enfant ou pour une période donnée seulement; par exemple si un enfant se casse le bras droit, qu’il est droitier et qu’il doit avoir un plâtre pendant 3 mois, il pourrait être nécessaire de faire un plan d’intervention suggérant différentes choses pour pallier aux défis qui se présentent pour lui.
Un plan d’intervention? Quand?
Maintenant qu’on a déterminé qui peut avoir un plan d’intervention, il faut maintenant savoir quand le faire. La réponse est simple: encore une fois, quand on fait face à un problème, une difficulté, un défi!
Mais il y a un piège dans tout ça… et le piège, il est parfois dans notre cœur de parent, parfois dans l’impatience d’un professeur, parfois dans la fatigue du directeur d’école…
Je ne vous apprendrai rien en vous disant que souvent, on a le doigt rapide sur la gâchette pour trouver des bibittes. On a tellement peur de passer à côté qu’on veut que tout soit parfois tout de suite là maintenant!
Les années et l’expérience surtout m’auront toutefois appris deux choses très importantes : la PATIENCE et la COMMUNICATION!!!
Les premiers mois d’école, peu importe en quelle année sont nos enfants, sont toujours difficiles – les enfants ne connaissent pas la routine de la classe, ils ne connaissent pas la routine du professeur, ils ont perdu l’habitude d’être assis toute la journée et de devoir travailler très fort pour enregistrer plein de nouvelle matière ou encore se rappeler ce qui a été vu 3 mois plus tôt! Le professeur, lui, ne connaît pas ses élèves, il en a souvent beaucoup trop devant lui, tous agités, heureux de se revoir, impatients d’aller jouer dehors dans les feuilles mortes…
Bref, entre septembre et novembre, c’est le chaos. C’est entre septembre et novembre que le professeur apprend à connaître les jeunes, que les jeunes apprennent à connaître le prof, que les parents et le prof apprennent à se connaître aussi!
Entre septembre et novembre (oui, je le répète encore!), il ne faut pas vous étonner si le professeur vous parle beaucoup de ses observations en classe : il ne se plaint pas, il apprend à connaître votre enfant. Il s’attend à ce que vous lui répondiez en lui partageant vos observations à vous – on appelle ça de la communication.
En vous parlant, en échangeant des informations avec l’enseignant, vous l’aiderez à mieux connaître votre enfant, vous aiderez votre enfant à se positionner dans la classe et à trouver son rythme aussi.
Entre septembre et novembre, on s’ajuste. Et en novembre, on a un premier bulletin, une première rencontre avec l’enseignant, on voit si les ajustements ont porté fruit ou pas.
Et si « pas », alors on est rendu au « quand ».
Un plan d’intervention? Par qui?
Maintenant qu’on a déterminé qu’il y a bel et bien un problème, qu’on a confirmé des défis, qu’on a testé des mesures d’adaptation, des trucs, qu’on a une idée globale de ce qui pourrait fonctionner ou pas pour l’enfant, il est temps de s’asseoir et de le faire, ce plan d’intervention.
Qui s’assoit pour ça? Toutes les personnes qui gravitent autour de l’enfant et qui participent à son cheminement scolaire : la direction d’école et l’enseignant, évidemment, mais aussi le parent, les intervenants scolaires qui travaillent avec l’enfant, les intervenants externes qui travaillent avec l’enfant s’il y en a (ergothérapeute, psychologue, etc.) et dans la mesure du possible, l’enfant lui-même. Toutes ces personnes influencent les apprentissages et le développement socio-affectif de l’enfant, alors elles devraient toutes participer à l’élaboration d’une stratégie de réussite! J’appelle ça « un troupeau » (et mon troupeau à moi, il m’a régulièrement suivi dans le bureau d’un l’un ou l’autre, on travaille tous ensemble, partout!).
Pour terminer
Ça y est, votre troupeau est réuni, chacun ayant des idées et des opinions différentes et vous devez créer un consensus.
Une des choses les plus difficiles à faire pour tout le monde est de se rappeler qu’un enfant en contexte de jeu (préscolaire, récréation), en contexte d’apprentissage (dans la classe) et à la maison, c’est 3 personnes différentes. Chacune des personnes de votre troupeau aura quelque chose à dire à propos de l’enfant, et chaque chose qui sera dite sera aussi importante que l’autre!
Si le professeur vous parle d’un comportement dont vous n’avez jamais été témoins, écoutez-le, faites-lui confiance, c’est lui qui passe la majeure partie de la journée avec votre enfant (et des dizaines d’autres en même temps!). Par contre, n’hésitez pas à lui faire part de toutes vos observations de parent, de ce que vous faites dans XYZ situation et qui fonctionne, parce que malgré tout, vous restez LA personne la mieux placée pour parler de votre enfant. Vous êtes l’expert de votre enfant.
Pour terminer pour vrai
En bref, la clé du succès dans la démarche du plan d’intervention, c’est la communication. De tous les côtés!
Tout va très bien aller, parole de maman habituée!
Article rédigé par Annie Goudreau
Je te donne les détails dans le texte.