Laissez-moi ma peur : la grossesse à 40 ans
Sur le blogue Je suis une maman, on aime vous partager autant des témoignages, des tranches de vie, des coups de cœur que des trucs et astuces pratiques pour la vie de tous les jours.
Dans ce texte, Isabelle nous partage ses craintes à l’idée de vivre une grossesse à 40 ans, mais aussi son besoin de se sentir écoutée.
J’arrive à 40 ans (et oui, 2024 me verra entrer dans la quarantaine!) et j’ai eu mon premier enfant - une fille adorable et décidée! - en 2022.
Nous sommes présentement dans les travaux pour faire le deuxième!
Et je mentirais si je vous disais ne pas avoir peur d’avoir un bébé à 40 ans et qu’ils atteignent l’adolescence en même temps que mon éligibilité pour l’âge d’or!
Je sais, je sais, tout le monde connait une femme qui a accouché à 40 ans! Et on ne m’a jamais rapporté de cas où cela n’a pas bien été.
On me les a tus ou on n’en connaissait pas, je ne saurais vous dire. Mais les statistiques sont bien réelles, même si aucun témoignage n’a atteint mes oreilles : dès 35 ans, les femmes sont plus à risque pour la grossesse, et les chiffres s’élèvent quand on atteint 40 ans.
Oui, je suis (plutôt!) en forme, oui, je mange bien, oui, j'ai une bonne hygiène de vie, oui, je respecte les interdits de la grossesse (pas de spa, pas de sushis, pas de viandes froides, pas d’alcool, etc.)
MAIS.
J’ai le droit d’avoir peur et qu’on écoute ma peur, qu’on ne la repousse pas du revers de la main parce que d’autres ont vécu la même chose avec plus de courage que moi.
J’ai le droit d’appréhender certains des défis inhérents à ma situation de vie même si elle est voulue de tout mon coeur.
J’ai le droit de vouloir qu’on me rassure plutôt qu’on me juge.
Avoir 40 ans et être enceinte n’est pas une sentence assurée, je le sais bien, mais… j’ai peur. J’ai peur d’avoir une grossesse difficile ou à risque qui nécessiterait un arrêt de travail, ou une immobilité totale pour plusieurs mois ou des interventions in utero.
J’ai peur que l’accouchement ne se passe pas bien ou que ma cicatrice me fasse mal ou guérisse tout croche (ma fille était en siège, j’ai donc eu une césarienne d’urgence à ma première et aucun AVAC possible pour moi). J’ai peur.
Ça ne veut pas dire que je ne me lance pas à 100 % dans cette belle aventure qu’est la maternité. Ça ne veut pas dire que je ne serai pas excitée en voyant la belle ligne de couleur sur le test de grossesse.
Ça ne veut pas dire que je ne partagerai pas la nouvelle à la seconde même à mon conjoint, mes amis et ma famille.
Ça ne veut pas dire que je vivrai dans la peur pendant les 40 semaines, non, ça veut juste dire que j’ai le droit d’avoir peur, d’avoir des appréhensions et qu’on m’écoute les dire sans m’interrompre, sans me dire que d’autres l’ont fait avant moi et qu’elles n’en sont pas mortes!
Une chance bien!
Alors, à toutes les mamans qui se lancent dans ce projet de vie extraordinaire à l’aube de la quarantaine comme moi, ou carrément, dans la quarantaine, ayez peur ET foncez.
Que sera, sera, mais la vie est bien faite : on ne nous envoie aucune épreuve qu’on ne peut surmonter.
Et, dernière chose, ne restez pas seule avec vos craintes, ouvrez-vous!
Texte par Isabelle Dubois Collaboratrice invitée – Team J
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