La petite princesse caractérielle qui allait faire son entrée à la maternelle
Photo : Véronique Désormeaux
Il était une fois, une petite princesse caractérielle qui allait faire son entrée à la maternelle. Du haut de ses 5 ans et demi, elle était tout à fait prête à franchir cette nouvelle étape de sa vie. Elle avait passé les dernières années dans son (très, très, très) modeste château, entourée de son papa, sa maman, son grand frère et son bébé sœur. Son grand frère, le célèbre petit prince, allait déjà à l’école depuis deux ans et elle accompagnait régulièrement sa maman à l’école, où elle allait y faire du bénévolat, des bricolages et des expériences magiques. Ce qu’elle avait hâte d’enfin pouvoir y venir tous les jours! De rencontrer sa professeure et de se faire de nouveaux amis! Elle rêvait d’ailleurs de faire la connaissance de SA meilleure amie. Celle avec qui elle pourrait jouer, inventer des histoires, faire des spectacles et échanger des secrets. Elle en parlait constamment! Quelques dodos à peine la séparait de ce moment!
Cependant, la petite princesse caractérielle, sous ses airs de fée des bois, pouvait parfois se transformer en véritable dragon. Cela devait lui venir de son passage dans le ventre de sa maman. Elle avait dû s’accrocher s’y fort à la vie pour en faire parti (si fort en fait qu’elle en avait décollé le placenta plusieurs fois!), qu’elle avait l’impression qu’elle devait toujours se battre pour avoir sa place. Le bon vieux réflexe de l’enfant du milieu diront certains. En un claquement de doigts, la petite princesse pouvait sortir ses griffes et cracher du feu, démontrant ainsi sa colère sans aucune retenue. Nul ni personne ne pouvait lui marcher sur les pieds sous peine de grandes représailles. De grands sages auraient voulu que ses royaux parents l’enferment dans le haut d’une tour par moment, jusqu’à ce que sa colère s’apaise, pour lui montrer que ce n’est pas à elle de gérer sa vie. Ses parents ne voyaient pourtant pas les choses de la même façon. Ils préféraient l’outiller et l’aider à gérer sa colère. (Ce n’était pas tous les jours facile!) Une petite princesse caractérielle deviendrait assurément une grande reine, qui jamais ne s’en laisserait imposer par un roi malveillant. Et cela rendait ses parents extrêmement fiers et confiants. Au-delà de ses montées dramatiques et de son côté théâtral, la petite princesse caractérielle était un être doux rempli d’imagination et de créativité. Elle surprenait et charmait quiconque passait un peu de temps à ses côtés. Son entrée imminente à la maternelle la transformerait assurément en jolie jeune fille, déterminée et indépendante. La petite princesse caractérielle avait tout pour réussir dans cet univers scolaire.
Photo : Karyne Thérien photographe
Sa mère la reine (haha!), bien qu’elle fût mieux préparée émotivement que lors de l’entrée en maternelle du petit prince, avait tout de même le cœur gros de voir sa petite princesse voler de ses propres ailes. Elle la sentait et la savait prête à faire le grand saut, mais aurait tellement aimé la garder avec elle au château un peu plus longtemps… La vie passe si vite, voir ses oisillons quitter le nid un à un peut être franchement éprouvant pour une maman. Mais, le jour venu, elle sortira ses immenses lunettes fumées et sera prête à affronter le regard, parfois courroucé, des autres dames du comté. Car la reine avait bâti son royaume, sa vie, autour de ses enfants. Il lui arrivait donc, dans des moments comme ceux-ci, de se demander ce qu’elle allait bien pouvoir devenir sans eux à ses côtés au quotidien. Elle avait confiance en l’avenir, mais un petit vertige la prenait parfois lorsqu’elle y pensait trop longuement. Pour reprendre pied, elle glissait sa main dans celle du roi, respirait un grand coup et profitait du moment présent.
Article rédigé par Véronique Désormeaux
Trucs pour bien y arriver.