Quand Fiston et son meilleur ami décident de jouer au couple...
Un jour, dans le cahier de communication de l’école de fiston junior, j’ai pu lire que Monsieur avait été pris en fragrant délit de bisoutage avec son meilleur ami dans la cour d’école. Couché un sur l’autre, ils jouaient « au couple ». Le professeur les ayant avisés que ce genre de câlin n’était pas approprié en plein milieu d’une cour d’école, je ne suis pas revenue sur la question avec lui en soirée, jugeant l'incident somme toute banal.
Toutefois, j'ai beaucoup réfléchi dans les jours qui ont suivi, pas tellement quant à l'à propos de « jouer au couple » dans la cours d'école, mais plutôt quant aux probabilités d'une possible attirance masculine chez mon homme et surtout, quant aux conséquences d'une telle probabilité.
Il faut savoir que mes fils ont la chance incroyable d’avoir deux oncles homosexuels, en couple tous les deux avec un homme depuis plusieurs années (et même papa dans l'un des cas!). Ainsi, pour mes garçons, l’Amour, c’est l’Amour, point. Ce n’est pas un gars et une fille, deux gars, deux filles, ou un humain et un chat (platonique l’amour, on s’entend !!).
Bref, j'ai réfléchi à la question suivante: comment présenter à un enfant de 10 ans pour qui le couple n’a pas de sexe, que les relations homosexuelles sont, encore aujourd'hui, souvent sources de moqueries, de stigmatisation, parfois même de violence?
J’ai donc décidé d’y aller bien franchement, directement et sans détour : Garçon, les bisous à quelqu’un, gars ou fille, on fait ça en privé, okay? Suivi d’un petit topo sur la dure réalité de l’homophobie au Québec (« Mais maman, c’est vraiment méchant les gens! Pourquoi ils disent ça quand un gars aime un autre gars? »), espérant que les petites graines de bon sens que je leur transplante sauront faire germer des fleurs un peu partout autour d’eux!
Bref, ce petit épisode m’aura permis d’aborder un sujet délicat, l’Amour avec un grand A. Il m’aura permis de les sensibiliser un peu plus à leurs réalités de vie, leur expliquer pourquoi Gilbert ne peut pas être la « matante » préférée de junior, leur expliquer aussi que l'important, c'est d'être heureux, simplement, peu importe qui on est, ce qu'on est, comment on est.
J'avoue humblement que j'ai eu la tâche extrêmement facile à cet effet, Junior étant au départ différent des autres, pour mes fils, l'inclusion est un automatisme... mais reste que les questionnements demeurent, autant pour eux que pour moi!
Avez-vous déjà abordé l'homosexualité avec vos enfants? Comment ça s'est passé?
Article rédigé par Annie Goudreau
Son blogue : Morceaux-arc-en-ciel
Vous souvenez-vous de Geneviève, la maman des triplées? Elle nous parle des fameuses questions auxquelles elle doit répondre lorsqu'elle sort avec ses filles.