L'amour d'un enfant
Je t’aime toute la vie beaucoup Mina.
Mon grand frisé de 4 ans me lance cette phrase plus d’une dizaine de fois par jour. Est-ce que certains d’entre vous ont déjà réfléchi un petit instant, à cette capacité qu’ont les enfants d’aimer?
Même si je lui confisque son jouet préféré, que je le couche le matin parce qu’il s’est levé à 4h30, que je lui donne un verre rose plutôt d’un bleu… Il m’aime « toute la vie beaucoup ». La période de la petite enfance est tellement importante dans le développement des capacités sociales et affectives et je trouve fabuleux de voir les enfants accepter le développement de cette facette de leur personnalité avec une telle facilité.
En tant qu’éducatrice, je suis très émue d’entendre cette phrase. Je suis persuadée qu’en tant que parents, vous l’êtes tout autant (et même plus!) Parfois, on culpabilise. Quand ils font la moue-de-baboune-de-babouin pendant 17 minutes pour le jouet bleu que j’ai rangé afin d’éviter une Troisième guerre mondiale, on se sent coupable un peu, hein? Il n’y a certainement pas juste moi.
Après une journée plus difficile, après avoir dû faire 35 698 interventions afin de maintenir l’ordre public dans la garderie (appelez-moi Shérif Mina!), j’ai parfois un petit sentiment qui remonte. « Et si les consignes que je leur donne venaient à amoindrir leur amour pour moi? Et si à cause d’un moment de retrait dans le coin calme, ils m’aimaient moins? »
Parce que j’ai des boucles d’oreilles,
Parce que j’ai frisé mes cheveux,
Parce ce que j’ai mis full-plus de fromage dans le macaroni,
parce que je n’ai pas (presque pas!) mis d’oignon dans le potage,
parce que j’ai sorti le jeu gonflable,
parce que j’ai lavé leurs pinceaux pour qu’ils recommencent avec une nouvelle couleur,
« Mina ? Moi je veux te dire que je t’aime toute la vie beaucoup! »
Article rédigé par Mina
Une question légitime à se poser quand on vient de traverser des semaines intenses comme Véronique...