La lecture m'a sauvée
Votre premier souvenir de lecture, c’est quoi? Le premier livre que vous avez lu, vous vous en souvenez? Le sentiment de bonheur après avoir terminé un bon livre (et parfois la déception qui suit puisque l’histoire est terminée), vous connaissez?
Tout le monde (enfin ceux qui me connaissent) savent que je suis passionnée de lecture. Je lis de tout. Du roman historique québécois au plus quétaine des romans d’amour, en passant par les livres informatifs et éducatifs.
Est-ce que je suis née avec un livre dans les mains? Ma mère jure que non! Mais l'un de mes plus vieux souvenirs est d’être assise sur le plancher du salon, avec maman, en écoutant l’album Love Songs des Beatles pendant qu’elle me pointait les paroles des chansons. Je crois que c’est ça mon introduction à la lecture. Vient ensuite les contes de fées comme Cendrillon et la Belle au bois dormant. Deux histoires dont maman m’a fait la lecture tellement souvent que je pouvais en réciter les mots dès l’âge de 4 ans.
Les livres sont un jour devenu mon monde secret. L’endroit où j’allais me réfugier quand ça n’allait pas. J’ai rapidement pris goût à « me faire » la lecture moi-même. Dès la première année du primaire, je cachais mes petits livres sous mon bureau de travail pendant la classe. J’ai besoin de fuir ce qui m’entoure. J’ai besoin d’oublier. Oublier le fait que ma famille a dû déménager loin de « chez-moi », oublier que les petits amis de ma classe ne m’aiment pas et qu’ils me le rappellent tous les jours.
Je me suis servie des livres pour m’échapper des surnoms qu’on me lançait. Je me suis servie de la lecture pour me créer un univers imaginaire où j’étais en sécurité. Je me suis inventé un monde à moi où j’étais l’héroïne des histoires et où personne ne se moquait de moi.
On parle beaucoup d’intimidation depuis quelques années. Le phénomène n’est pourtant pas nouveau. Pendant toute ma scolarité (du primaire au Cégep), j’ai été victime de railleries, de moqueries et d’intimidation. J’ai été victime de taxage en sixième année. J’ai rêvé pouvoir disparaître, ne plus exister et finalement être bien. Ce qui m’a permis de survivre, c’est la lecture.
Chaque histoire m’a permis de rêver. Chaque mot m’a permis de m’envoler loin de ma réalité. Chaque livre a ajouté une page de plus à mon histoire. Maintenant, je suis une adulte mais les séquelles de ces années se font encore sentir. Il ne passe pas une journée sans que j’entende une voix dans ma tête me dire que je suis bonne à rien, que je ne ferai jamais rien de bon ou que je suis idiote.
Et puis, je m’évade encore dans les livres. Cependant, maintenant je ne fais pas que les lire, je les écris. Je suis auteure en devenir. Ma page Facebook dit que je suis un livre ouvert, une histoire inachevée, un conte de fée en écriture. J’ai survécu par la lecture, je vis maintenant par l’écriture.
Article rédigé par Stéphanie Powers
Vous souvenez-vous de Geneviève, la maman des triplées? Elle nous parle des fameuses questions auxquelles elle doit répondre lorsqu'elle sort avec ses filles.