Attention à ce qu’on dit à nos jeunes, ils pourraient bien nous croire !
1990, j’ai 16 ans, je termine mon secondaire 4. Je prends rendez-vous avec la conseillère en orientation de l’école. L’an prochain je devrai faire des choix quant à mon avenir et j’ai beaucoup de questions et d’incertitudes. Il y a un truc dont j’ai envie de discuter avec elle; j’aimerais beaucoup travailler dans le milieu de la télévision, mais je ne sais pas du tout pour faire quel métier et encore moins où aller pour étudier.
J’entre dans son bureau, je lui parle de mon projet, et en l’espace de quelques secondes, cette femme a probablement décidé du cours de mon avenir! Elle me demande spontanément si j’ai « de la famille qui travaille déjà dans le domaine ». Je lui réponds que non. Elle me dit alors que je « serais probablement mieux d’oublier ça parce que c’est très difficile de se faire une place dans ce milieu »! À cette époque, j’ai un très grand (voire même un immense) manque de confiance en moi et sans même remettre en question son raisonnement, je me dis qu’elle a sûrement raison! Et c’est alors que la discussion bifurque sur les autres options qui s’offrent à moi, selon mes champs d’intérêt.
Je n’ai pas su ce jour-là être assez forte pour lui répondre : « Dites-moi simplement où je dois étudier et ensuite, vous me regarderez aller ».
Je me suis cherchée pendant longtemps sur le plan professionnel. J’ai abouti dans un programme universitaire qui ne me plaisait pas (administration) et qui est en fin de compte, complètement à l’opposé de ma personnalité et de mes intérêts. Même que quand j’y repense, ce choix m’attriste, car il me fait prendre conscience à quel point je ne me connaissais pas.
Aujourd’hui, mon entourage, les expériences acquises et les années ont fait en sorte que j’ai beaucoup évolué sur le plan de la confiance en soi. Le problème, c’est que ce désir de travailler dans le domaine qui me passionne toujours autant ne m’a jamais quitté. En fait, je pourrais même affirmer qu’il est revenu sans cesse me « hanter » à différents moments de ma vie. Malheureusement, j’ai toujours fait le même constat : mère de famille, besoin de revenus, difficile de retourner aux études pour tout recommencer.
Cette dame, ce jour-là, a contribué à entretenir le doute dans ma tête. Elle m’a dit que je ne pouvais pas, que je ne serais pas capable et moi, je l’ai crue!
Le jour où je suis devenue maman, j’ai fait une promesse à mes garçons. Je me suis engagée auprès d’eux à leur faire comprendre que tout était possible! « Sky is the limit » comme j’aime leur dire!
Une question légitime à se poser quand on vient de traverser des semaines intenses comme Véronique...